Il y eut le D-Day et la bataille de Normandie puis il y eut la bataille de Lorraine. La première est dans toutes les mémoires, source inépuisable de héros pour Hollywood. La seconde est méconnue voire oubliée des livres d’Histoire. Pourtant, cet épisode, dans une marche triomphale vers l’Allemagne, est considéré par l’état-major américain comme un événement majeur qui a marqué les mémoires des soldats qui y ont participé. 
Les hommes du Général Patton, chef de la troisième Armée, vont connaître la boue, les inondations et la résistance de l’armée allemande qui a profité de la grande panne d’essence américaine à Verdun (1er septembre) pour se réorganiser sur la rive occidentale de la Moselle. Pendant deux mois et demi, la ville de Metz échappe à toute une armée américaine brisant son élan offensif vers l’Est. 
Qui se souvient du courage de ces gamins de 20 ans partis à l’assaut de collines des bords de Moselle ? Qui sait que le cimetière de St Avold et ses 10489 tombes est le plus grand d’Europe ? Quelques stèles installées par les passionnés de l’association Moselle River indiquent les lieux de passage. Quelques vétérans en voie de disparition sont revenus lors des commémorations. 
Le fort Driant au Sud de Metz, dernier résistant à l’armée américaine et qui tombera après la libération de la ville, est un terrain militaire interdit à la visite. Les touristes américains qui se rendent chaque année en Moselle dans l’espoir de le visiter en sont pour leurs frais. Aux États-Unis pourtant, la bataille de Lorraine, Metz, Dornot, le Fort Driant sont des noms de batailles entrées dans la mémoire nationale mais ici cette rude bataille semble oubliée.