Vincent faisait du ski, du parapente, de la randonnée… Oui mais voilà : Vincent a perdu l’usage de ses jambes lors d’un accident du travail. Cela fait de lui un individu sans mobilité, mais il peut développer d’autres capacités. Non, ses jambes ne reviendront jamais, on ne surmonte pas le handicap, on ne peut pas le dépasser, c’est un leurre pour rassurer les valides. Vincent nous apprend qu’en vérité, on fait la paix avec son handicap en se transcendant. Il appelle ça « muter ». D’ailleurs, il est en plein apprentissage du ski handicapé. Et pour devenir une autre forme d’être humain, il lui faut une catharsis, un exutoire, un défi hors normes. Il faut forcer le destin. Avec des amis d’enfance, des copains montagnards et le soutien de ses proches, il imagine alors, rapidement, gravir le sommet de l’archipel du Svalbard (Norvège) à ski pour s’offrir une pure descente dans les neiges de l’Arctique…
Et l’on se demande, forcément, si Vincent va arriver en haut et redescendre ; si l’épreuve va malmener l’entente du groupe ; comment construit-on un camp de base arctique aux normes handicapé ; si le fauteuil va geler ; quel accueil les locaux vont réserver à cet équipée fantastique ; si les sondes urinaires vont geler ; si l’ours va épargner l’équipe; et le cas échéant comment fuir un ours quand on ne peut plus courir…
Si ses jambes ne le portent plus, elles exigent des soins permanents, dont la délicatesse est accrue par les conditions extrêmes de l’île : grand froid, altitude…