Depuis l’Europe des Lumières, on s’est beaucoup occupé de « penser la Chine », quitte à fabriquer les représentations les plus contradictoires, entre la « Chine philosophique » de Voltaire et le « despotisme oriental » de Montesquieu, entre une Chine secouée par de violentes mutations et la Chine éternelle, esthétique et consensuelle, exaltée par les rayons « spiritualités » ou « beaux livres » de nos librairies. Pour sortir de ces clichés et des préjugés qu’ils continuent à entretenir, Anne Cheng nous propose d’exercer notre oreille à capter ce que les textes chinois nous donnent à entendre. La Chine ne serait-elle pas capable, après tout, de penser et de se penser par elle-même ?