Ce film est accompagné d'une présentation par Tangui Perron en accès-libre disponible ici !

Réalisé en 1970, ce documentaire témoigne des conditions de vie et de logement des travailleurs immigrés en banlieue parisienne. Le film est constitué d’interviews de personnes d'origines diverses (Mali, Portugal, Espagne, Mauritanie..) qui expliquent les raisons de leur venue en France. Les conditions dramatiques de logement des personnes immigrées forment le coeur du film, notamment dans une longue séquence consacrée au bidonville d'Argenteuil. La rencontre avec plusieurs familles qui y vivent permet de dénoncer les situations d'insalubrité.

À la fin de la période coloniale, l'immigration en France prend un nouveau tournant. Dès la signature des accords de paix en Algérie, de nombreux colons nord-africains et des harkis sont rapatriés, tandis que l’immigration économique explose du fait du besoin de main-d’oeuvre dans les usines françaises. Avec plus de 3 millions d'immigrés et une crise du logement persistante, les logements précaires se développent. C'est la grande période des bidonvilles : plus de 250 bidonvilles, en grande partie en région parisienne, accueillent plusieurs centaines de milliers de personnes.

Les villes communistes de banlieue rouge, qui accueillent un nombre importants d'immigrés, peinent à les loger. Le PCF essaie dans le même temps d'organiser les immigrés, fidèle à sa tradition de groupes de langue, en sections d'immigrés (Section MOI). Le film est réalisé en collaboration avec la section MOI du Comité central. Les réactions des militants communistes qui voient le film à sa sortie sont partagées ; certains lui reprochent de ne pas laisser apparaître de réelle perspective politique sur la question du logement des immigrés. Malgré ces critiques, le film reste un document précieux pour comprendre la situation des familles immigrées dans la France de 1970.

Version restaurée
Couleurs - 16/9 - Stéréo