Alors que de nombreux ménages doivent faire face à des difficultés financières, comment fonctionnent au juste les poursuites ? Un univers où les employés sont jeunes et disposent de pouvoirs étendus : visites impromptues, ouverture forcée du domicile, blocage des comptes bancaires, saisie du véhicule, expulsion… Ils débarquent au réveil – et parfois jusque sur le lit d’hôpital des poursuivis – pour faire l’inventaire des biens saisissables. Portraits.
L’Office des Poursuites du district de Lausanne a exceptionnellement accepté de nous ouvrir ses portes, pendant plus de six mois. Vous allez faire la connaissance de Fanny, 22 ans, d’Anaïs, 21 ans, de Mathieu 24 ans. Tous ont commencé leur carrière d’huissière très tôt, comme apprenti.
Certain(e)s essaient de mettre un peu d’humanité dans leur travail, mais la marge de manœuvre est étroite. À part des échelonnements de paiements, il s’agit d’appliquer la loi. C’est un peu comme pour les médecins, explique une huissière : « Les médecins, ça ne les dérange plus, au final, les corps sont tous les mêmes…»